Demandez au Dr. Ruth Westheimer !

On annonce un documentaire de Ryan White sur la vie de la sexothérapeute américaine Ruth Westheimer. Petite femme – elle mesure 1m40 – pleine d’énergie et de vitalité, elle a consacré sa vie à la libre discussion sur les questions de sexualité, en en parlant très librement. Une comédie musicale de Broadway lui avait été consacrée dans les années 1980, elle fait depuis lors figure d’icône culturelle.

Sa notoriété est née des émissions de radio qu’elle animait durant les années 1980, sur la chaîne WYNY-FM, son émission «Sexually Speaking» est ensuite devenue une émission de TV.

Née en 1928 en Allemagne sous le nom de Karola Siegel, elle a pour parents un couple de Juifs. Son père lui inculque la valeur de l’étude. Hélas, ses parents périront durant la Seconde guerre mondiale.

A 11 ans, le 5 janvier 1939, le programme Kindertransport lui permet de se réfugier en Suisse avec 100 autres enfants Juifs, alors que son père vient d’être arrêté par les nazis. Sa mère et sa grand-mère pensent que c’est un éloignement temporaire, on pense que c’est pour 6 mois.

Elle y est hébergée par Franzisca Goldschmidt. Elle vit dans une maison pour enfants en Suisse et c’est en septembre 1941 qu’elle cesse de recevoir des nouvelles de ses parents. En 1945 elle apprendra que ses parents sont morts, sans doute à Auschwitz, ce qu’elle sait de façon certaine, c’est que sa famille a été déportée au ghetto de Lódz, et sans doute ensuite à Auschwitz.

En Suisse, elle travaille comme serveuse. Dans l’orphelinat Wartheim de Heiden près de Zurich, les enfants juifs-allemands sont traités de façon défavorable, ils doivent prendre soin des enfants non-juifs, faire leurs lits, nettoyer le sol, leur donner le bain notamment. Les filles y avaient pour vocation de devenir ménagères et il ne leur était pas possible de suivre des études. Les garçons pouvaient quant à eux suivre une formation de charpentier, boulanger, ouvrier en bois et métaux. Elle suit donc durant deux ans les études pour être diplômée aide ménagère, son rêve était pourtant de suivre des études de médecine, mais le contexte de sa vie rendait cela impossible. Un ami lui prête des livres d’histoire et d’anglais, elle les lit en cachette la nuit à la lumière d’une cage d’escalier.

Alors que chez ses parents elle était fille unique, elle ne trouve pas dans cette institution les soins et l’amour auxquels elle était habituée. Elle se souvient qu’au-delà du lac de Constance, elle apercevait l’Allemagne. Au village, elle apprend l’expression injurieuse Ich kenne den Ausdruck «cheibe Usländer». Elle découvre le racisme, l’éloignement familial, les conditions de vie sans affection, la vie rude.

Après la guerre, elle se forge la conviction que chaque peuple doit avoir son propre État et elle veut oeuvrer à la construction de l’État d’Israël. Devenue sioniste à 17 ans, elle émigre alors en Palestine, se rend dans un kibboutz où elle cultive olives et tomates, puis elle devient soldate et tireuse d’élite dans l’armée de la Haganah. Si elle est « sniper », cela s’explique par sa petite taille, 1m40.

En 1948 elle est blessée de façon sévère et, durant plusieurs mois, elle ne peut plus marcher.

En Palestine, alors que l’après-guerre a montré au grand jour l’étendue des crimes commis par les nazis envers les Juifs, porter un prénom allemand – Karola – devient insupportable, elle choisit alors de se prénommer Ruth.

Elle rencontre son premier mari en Israël et s’installe à Paris, elle y sera institutrice.

Elle entreprend des études de psychologie à la Sorbonnne, et s’installe en 1956 aux USA, à Manhattan où elle poursuit des études de sociologie. Elle effectue ensuite un doctorat en éducation et épouse son troisième mari.

Elle est connue pour ses interviews et ses livres, dont Le sexe pour les nuls. Les téléspectateurs français se souviendront aussi de son apparition dans le film Une femme pour deux, en compagnie de Gérard Depardieu.

1 Comment

  1. J’ai eu l’occasion de le voir, un documentaire fabuleux qui donne beaucoup d’energie et nous enseigne que face a la difficulte il ne faut pas rester passif et, pour reprendre les propos du Dr. Ruth, s’il nous arrive quelque chose, il faut en faire quelque chose. Documentaire plein d’emotion et de tendresse.

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