
Jeanette Chiapello est une jeune femme italienne originaire du Rwanda. Lors du conflit du Rwanda, au cours duquel un génocide a été commis contre les Tutsis, sa mère part se réfugier avec ses filles dans l’église catholique de Nyamata. A 30km de Kigali, cette église devient un lieu d’exécution de masse, puisque entre le 14 et le 19 avril 1994, 10.000 Tutsis et Hutus modérés y sont exécutés.
La mère et la sœur de Jeannette sont tuées, elle seule survit sur un amas de corps et est ensuite conduite à l’orphelinat de Mengeti à Nyamata. Tenu par des religieux italiens, cet orphelinat organise ensuite son départ vers Cuneo, en Italie. Elle y devient Jeanette, elle ne s’appelle plus Beata Nyirambabazi, elle est officiellement orpheline.
Les années passent et Jeannette grandit, étudie puis se marie en Italie, elle y fonde son propre foyer. Jusqu’au jour où elle est contactée par son frère qui, comme son père, Leonard Sebarinda, tente de la retrouver.
Car elle n’est pas orpheline de père et avait encore de la famille. Son père se cachait dans un autre endroit lors du génocide, en compagnie de ses autres fils, et il survit. Après la tuerie, son père retrouve la trace de Jeanette et se rend dans l’orphelinat où il la reconnaît, elle lui sourit, en juin 1994. Il annonce qu’il reviendra la chercher, le temps de trouver un moyen pour reconstituer la famille, il y a aussi des frères.
Hélas, quelques jours plus tard des organisations et italiennes organisent un départ pour l’Italie de plusieurs centaines d’enfants, afin de les y faire adopter en tant qu’orphelins. Lorsque le papa revient chercher sa fillette, elle n’est plus présente. La famille ne saura qu’une chose, qu’elle est partie pour l’Italie.
En 2006, Vincent Twizeyimana, le frère de Jeanette, achève ses études et se fixe une mission : retrouver sa sœur. Il lui faudra 4 ans pour retrouver sa trace et son nouveau nom Jeanette Chiapello. Il lui envoie un mail en 2010, mais elle répond qu’il doit s’agir d’une erreur, puisqu’elle est orpheline. En 2011, il lui envoie des photos de la famille. Jeanette est très fâchée et demande à ne plus être contactée. Six années plus tard, c’est Jeannette qui lui écrit, elle voudrait plus d’informations et s’intéresse à ses origines rwandaises, elle a besoin de clarifier son passé. Facebook facilite les échanges, puis Whatsapp. Les échanges sont de plus en plus longs et profonds. Une décision est alors prise : effectuer un test ADN pour en avoir le coeur net. L’analyse ADN confirme les liens de parente et Jeanette décide de se rendre en visite au Rwanda. En octobre 2017, pour la première fois de sa vie, Jeanette a vu son père et lui a parlé.
Photo: igihe.com
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