« VOUS, TOI qui lis ceci tu es quelqu’un d’important dans notre société »

Voici un message publié sur Dé-stigmatiser les enfants placés, la page Facebook créée par Tony Quillardet (photo), un adolescent qui veut prouver que « les enfants placés peuvent réussir comme les autres ».

Bonjour,

Je m’appelle Marine, j’ai 18 ans et si j’écris aujourd’hui, c’est pour vous témoigner de mes 16 ans de placement en famille d’accueil et de mes quelques mois en foyer depuis mon contrat jeune majeure.

J’ai été accueillie dans ma famille d’accueil à l’âge de 2 ans, j’ai fait 1 an de pouponnière, j’ai vécu 16 belles années auprès de cette famille d’accueil qui m’a accueilli à bras ouverts avec ma petite sœur telle une vraie famille, d’ailleurs je n’ai jamais vraiment vu la limite entre nous enfants placés et leurs enfants ou d’autres enfants non placés étant jeunes, car ils nous ont toujours traités tels des membres de la famille, je n’ai jamais manqué de rien que ce soit en affection, en attention, en amour ou même tout simplement en cadeaux, en vêtements. Ils ont su tout au long de mon parcours avec mes difficultés personnelles rencontrées, trouver les mots, les gestes, les méthodes pour m’apaiser, me réconforter. C’est quand grandissant que je me suis mis des barrières à l’école, en public. De dire que j’étais en famille d’accueil, parce que même si tous les enfants placés et leurs éducateurs, assistant(e)s familiale essayent de déstigmatiser, les étiquettes sont là. Ainsi que des personnes insouciantes, inconscientes ou mêmes qui ne sont pas du milieu, ne se gênant pas pour s’imaginer, interpréter les situations, dramatiser ce qui ne doit pas être dramatisé comme par exemple le placement d’un enfant, les relations avec ses tuteurs ou même les responsables…

J’ai appris grâce à ma famille d’accueil que moi enfant de la DDAS je vaux autant qu’un enfant avec un papa et une maman, que ce n’est pas parce qu’on les appelle différemment que cela change quoi que ce soit, certes notre enfance est atypique, nous sommes différents par notre passé respectif mais nous valons tous autant que tous les autres enfants, que nous aussi nous avons notre place dans cette société, que tous les rêves peuvent se réaliser peu importe de là où l’on vient.Je suis issue d’une famille d’accueil qui m’a appris que ce n’est pas notre passé qui fait de nous ce que nous sommes mais c’est ce que nous désirons montrer au monde qui fait réellement de nous qui nous sommes. On blâme souvent se travail d’assistant(e) familial, ils se font insulter, ils sont mis souvent tous en bas de l’échelle mais ce sont eux au quotidien qui nous motive, qui nous soutiennent, qui font de leur mieux pour nous donner les clefs de la vie avant qu’on prenne notre envol à nos 18 ans révolus, que nous partions pas sans rien avoir appris.

Aujourd’hui si je témoigne, c’est que je trouve qu’il n’y a pas de meilleur moyen pour remercier ma famille d’accueil @Brigitte Ca et sa famille de m’avoir appris les notions de respect, responsabilité, d’entraide et de dépassement de soi.

Elle a été là quand ma famille ne l’était pas, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs par des émotions diverses, mais pour moi aujourd’hui elle est ma maman de cœur et ça pour le reste de ma vie, peu importe les liens du sang, nous on a une chance dans notre malheur c’est que nous pouvons choisir qui fera partie de notre vie. Pour moi, elle est un pilier depuis que je suis bébé, elle m’a toujours poussée à donner le meilleur de moi-même malgré les disputes ou chicaneries.Désormais, dans ma vie, je suis quelqu’un de bien et c’est grâce à son éducation, je suis en fac de sport dans l’espoir de réussir ma licence et puis de devenir pompier ou de faire un métier en relation avec le handicap, de devenir totalement indépendante et de la rendre fière.

Ayant signé un contrat jeune majeur, je suis encore sous la dépendance de l’état pécuniairement, je suis placée dans un foyer mais aujourd’hui mes objectifs sont d’avoir mon propre chez moi et de faire de mon mieux pour apprendre la vie d’adulte avec l’aide que l’on m’apporte. Les directeurs, éducateurs du foyer sont encore plus ou moins présents dans mes choix quotidiennement et cela m’aide beaucoup. Ma Tatie (celle qui m’a élevée et aussi le nom pour synonyme de maman) est encore très présente dans ma vie, car on ne lâche jamais vraiment un enfant qu’on a élevé jusqu’à sa majorité ou même de passage dans une famille d’accueil ou dans un foyer. Nous avons toujours des gens sur qui compter.Je souhaite terminer par un message pour tous les enfants qui sont placés en foyer ou même placés en famille d’accueil qui passe sur cette page, croyez en vous, soyez des gens bons même si dans votre vie tout n’est pas tout rose, rendez votre vie meilleure par vous-même accepter l’aide que vos éducateurs, assistant(e)s familiale, cela en vaut vraiment la peine, la roue tourne ; et VOUS, TOI qui lis ceci tu es quelqu’un d’important dans notre société, n’en doute jamais, tu vaux autant qu’un autre!

Facebook, 8 novembre 2019.

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